Une analyse militaro-économique de la réunion des généraux de Quantico de septembre 2025
Dans une démonstration de force sans précédent depuis des décennies, le Président Donald Trump et son Secrétaire à la Défense Pete Hegseth ont convoqué mardi 30 septembre près de 800 généraux et amiraux américains des quatre coins de la planète vers la base militaire de Quantico en Virginie, transformant ce qui devait être une simple réunion militaire en un rassemblement politique aux accents autoritaires.
Hauts dirigeants militaires écoutant les discours de Pete Hegseth et Donald Trump, source letemps.ch. image anonymisée
Arrachés à leurs commandements en Europe, en Asie, au Moyen-Orient ainsi que sur le territoire américain dans un secret total et avec un préavis de quelques jours seulement, ces officiers supérieurs - représentant la quasi-totalité de l'état-major militaire américain - se sont retrouvés spectateurs d'un discours de 72 minutes où Trump a explicitement appelé à utiliser l'armée contre des villes américaines dirigées par des Démocrates, les désignant comme des "terrains d'entraînement" pour combattre "l'invasion de l'intérieur". Cette réunion d'un coût estimé à plus de 5 millions de dollars, organisée au mépris des protocoles de sécurité habituels qui déconseillent de rassembler autant de hauts gradés en un même lieu, marque un tournant inquiétant dans l'utilisation politisée des forces armées américaines, les officiers présents étant restés silencieux face aux dérives partisanes d'un commandant en chef qui semble désormais considérer l'armée comme un instrument de répression domestique plutôt que de défense nationale.
Basée sur les données récentes du Pentagone et les coûts opérationnels militaires actuels, l'estimation totale pour faire venir 800 généraux et amiraux américains de tous les coins du monde jusqu'à Quantico en Virginie s'élève à 5,6 millions de dollars (5,2 millions d'euros).
Cette réunion exceptionnelle organisée par le Secrétaire à la Défense Pete Hegseth de septembre 2025 constitue un rassemblement sans précédent de l'ensemble du commandement militaire américain. Selon les sources du Pentagone, il s'agit de la première fois qu'un tel nombre d'officiers généraux est convoqué simultanément en un seul lieu depuis des décennies.
Cette estimation reste approximative car elle n'inclut pas les coûts indirects liés à la perturbation des opérations mondiales en cours, ni les frais de déplacement des états-majors accompagnants, ce qui pourraient facilement doubler le montant total, lequel atteint facilement 12 millions de dollars, rappelons le pour 72 minutes de discours, soit donc, 166 666 dollars la minute de discours auxquels il faut également rajouter les émoluments du ministre de la défense et du président des Etats Unis d'Amérique.
Tout cela pour entendre, outre le reste, des remontrances contre leur tour de taille ou le port de la barbe ou tout ce qui se rapproche du wokisme tant honni de l'administration Trumpienne.
Le malaise est palpable dans les rangs de l'état-major américain au lendemain de cette réunion de Quantico, où l'expression figée des visages des généraux et amiraux lors du discours présidentiel a trahi un profond embarras institutionnel. Contraints d'assister silencieusement à ce qui ressemblait davantage à un meeting politique de la plus pure des traditions staliniennes qu'à un briefing militaire, ces officiers supérieurs - qui avaient été préalablement instruits par le Pentagone de ne pas réagir ni applaudir, sauf lorsque les chefs d'état-major le feraient - se sont retrouvés témoins d'une instrumentalisation politique de leur fonction qui heurte frontalement leurs valeurs professionnelles. Plusieurs hauts gradés ont confié anonymement leur "terrible" ressenti face à ce qu'ils perçoivent comme un "test de loyauté idéologique" et un "gaspillage total d'argent", certains évoquant même leur intention de démissionner plutôt que de cautionner cette dérive. Car au cœur de leur malaise réside un principe fondamental gravé dans leur serment d'officier : "Je jure solennellement de soutenir et défendre la Constitution des États-Unis contre tous les ennemis, étrangers et domestiques" - un engagement sacré envers la Constitution, non envers un président ou un parti politique. Cette distinction cruciale, enseignée dès West Point où les futurs officiers apprennent que "l'allégeance militaire appartient au système de gouvernement codifié dans la Constitution" et non à une personnalité, place désormais ces généraux dans une position intenable face à un commandant en chef qui semble vouloir transformer l'armée en instrument de répression domestique contre des citoyens américains, violant ainsi l'essence même de leur serment constitutionnel.
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Mehdi Khouli.
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