
The Shift Project représente l'un des think tanks les plus influents de France en matière de transition énergétique, fondé et dirigé par Jean-Marc Jancovici, figure emblématique du débat climat-énergie. Cette association d'intérêt général, créée en 2010, œuvre pour une économie libérée de la contrainte carbone en s'appuyant sur la rigueur scientifique et des analyses quantitatives[1][2]. Jean-Marc Jancovici, ingénieur polytechnicien et expert reconnu, combine plusieurs rôles stratégiques : président de The Shift Project, associé du cabinet de conseil Carbone 4, professeur à Mines ParisTech et membre du Haut Conseil pour le climat[3][4]. Son approche systémique et sa capacité de vulgarisation ont fait de lui l'un des principaux porte-voix de la décroissance et de la transition énergétique en France, particulièrement à travers ses conférences et publications qui atteignent des millions de personnes.
The Shift Project : Un Think Tank au Service de la Décarbonation
Missions et Objectifs Fondamentaux
The Shift Project se définit comme un groupe de réflexion dont la mission centrale consiste à "éclairer et influencer le débat sur les défis climat-énergie"[1][2]. Cette association loi 1901 reconnue d'intérêt général guide son action par l'exigence de rigueur scientifique et technique, adoptant un regard avant tout physique et systémique sur l'économie[2]. L'organisation s'attaque à la double contrainte du carbone : le changement climatique et l'épuisement des ressources énergétiques fossiles, particulièrement le pétrole[5].
L'approche du Shift Project repose sur une vision pragmatique de la transition énergétique, privilégiant des propositions concrètes et opérationnelles. L'association réalise des études sur les enjeux clés de la décarbonation en constituant des groupes de travail qui produisent des analyses robustes, quantitatives et qualitatives[2]. Sa démarche de recherche se caractérise par son ouverture, son caractère itératif et collaboratif, favorisant les discussions entre parties prenantes de manière apartisane.
Structure Organisationnelle et Financement
The Shift Project fonctionne selon un modèle de financement basé sur le mécénat d'entreprises membres. Son budget opérationnel a connu une croissance significative, passant de près de 600 000 euros en 2017 à environ 1 100 000 euros en 2019[5]. L'association compte parmi ses membres de grandes entreprises telles que Spie, la SNCF, EDF, Bouygues, Vicat, Rockwool, Vinci, L'Oréal ou Kingspan, ainsi que des mécènes comme Thalys, Keolis, Asfa, l'Ademe ou Enedis[5].
L'organisation est dirigée par un bureau composé de trois membres élus par le conseil d'administration, qui inclut des représentants des entreprises membres. Un comité d'experts, comprenant des personnalités comme Alain Grandjean, Gaël Giraud, Hervé Le Treut, Jean-Pascal van Ypersele et Jacques Treiner, assure la validité scientifique des travaux menés[6][5]. The Shift Project dispose d'une équipe d'une dizaine de salariés et collabore étroitement avec The Shifters, une association autonome regroupant plus de 30 000 bénévoles engagés dans toute la France[1].
Projets et Publications Phares
Le think tank développe ses travaux principalement à travers des groupes de travail thématiques qui se concentrent sur des questions bien définies pendant plusieurs mois ou années. Ces équipes pluridisciplinaires rassemblent des experts issus de l'enseignement supérieur, de la recherche académique, d'ONG, du secteur public et d'entreprises[6]. Les rapports produits sont systématiquement rendus publics et présentés aux acteurs concernés. Parmi les réalisations marquantes de l'association figure le "Plan de transformation de l'économie française" (PTEF), lancé en 2020 grâce à un financement participatif de plus de 500 000 euros[7][5]. Ce plan ambitieux propose des mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 5% par an, avec une approche systémique qui place l'emploi au cœur du dispositif[7]. The Shift Project a également produit des travaux remarqués sur la réhabilitation énergétique des bâtiments, aboutissant notamment au concept de "Passeport Efficacité Énergétique" intégré dans la Loi de Transition Énergétique[6].
Jean-Marc Jancovici : Portrait d'un Expert Climat-Énergie Influent
Formation et Parcours Professionnel
Jean-Marc Jancovici, né le 13 février 1962, présente un profil académique d'excellence avec un diplôme d'ingénieur de l'École Polytechnique (1981-1984) suivi d'une formation à l'École nationale supérieure des télécommunications de Paris (1984-1986)[3][4]. Son parcours professionnel témoigne d'une expertise construite sur plus de vingt années d'engagement dans les questions climat-énergie[3]. Depuis 2007, il occupe le poste d'associé chez Carbone 4, cabinet de conseil qu'il a cofondé avec l'économiste Alain Grandjean[3][4]. Cette société parisienne, employant une trentaine de personnes, s'est spécialisée dans l'adaptation des activités humaines, particulièrement économiques, aux contraintes énergétiques diverses (manque de pétrole, de gaz, d'électricité, hausse des prix, contraintes sur les émissions de gaz à effet de serre)[8]. Parallèlement, il préside The Shift Project depuis sa création en 2010 et enseigne à Mines ParisTech depuis 2008, où il sensibilise les étudiants de première année aux enjeux énergétiques et climatiques[3].

Expertise et Contributions Scientifiques
Jean-Marc Jancovici s'est particulièrement distingué par la création du Bilan Carbone, principal outil français de comptabilité carbone qu'il a développé pour l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie[4]. Cette méthode d'évaluation des émissions de gaz à effet de serre est devenue une référence dans le paysage français de la transition énergétique. Son expertise est reconnue au plus haut niveau de l'État puisqu'il siège depuis novembre 2018 au Haut Conseil pour le climat, instance créée auprès du Premier ministre[3][4]. Il est également membre du conseil scientifique du Service de l'observation et des statistiques (SOeS) du ministère de la Transition écologique et solidaire[4]. Cette reconnaissance institutionnelle témoigne de la crédibilité scientifique de ses analyses et de l'influence de ses propositions dans l'élaboration des politiques publiques.
Positionnement Intellectuel et Influence Médiatique
Jean-Marc Jancovici défend une vision systémique des enjeux énergétiques et climatiques, articulée autour de la conviction que le réchauffement climatique se double de l'épuisement avancé des énergies fossiles pour des raisons géologiques[4]. Il postule l'arrivée imminente d'un pic pétrolier d'ici aux années 2030, entraînant une chute de la consommation, la récession de l'économie mondiale et l'appauvrissement des classes moyennes[4]. Cette analyse le conduit à plaider pour organiser une décroissance inévitable plutôt que de la subir à travers un choc récessif violent.
Le Monde indique qu'il "est devenu ces dernières années un des principaux porte-voix de la décroissance en France", sa conférence "CO₂ ou PIB", donnée à Sciences Po Paris en 2019, ayant atteint 1,7 million de vues sur Internet[4]. Son influence s'est considérablement accrue avec la publication en 2021 de la bande dessinée "Le Monde sans fin", coécrite avec Christophe Blain, qui constitue un grand succès de librairie en France[4]. Cette capacité de vulgarisation lui permet de toucher un public large au-delà des cercles d'experts traditionnels.
Engagement Politique et Influence Institutionnelle
Politiquement, Jean-Marc Jancovici se situe au-delà des clivages traditionnels, privilégiant la distinction "entre ceux qui ont compris qu'il y a un monde fini et ceux qui continuent de croire que la croissance infinie est possible"[4]. Son parcours électoral témoigne de cette approche pragmatique : il a voté pour François Mitterrand en 1981, Jacques Chirac en 2002, Nicolas Sarkozy en 2007, déclarant qu'un vote "ce n'est pas une déclaration d'amour" mais un choix d'élimination[4]. Son influence s'étend également au-delà des frontières partisanes puisqu'il a été approché pour entrer au gouvernement Élisabeth Borne, proposition qu'il a refusée[4]. En septembre 2022, il a été reçu en séminaire par le groupe des élus Républicains, centristes et indépendants au Conseil de Paris, illustrant l'intérêt transpartisan pour ses analyses[4]. Cette position d'expert indépendant lui confère une autorité particulière dans le débat public français sur les questions énergétiques et climatiques.
En conculsion, the Shift Project et Jean-Marc Jancovici incarnent une approche française singulière de la transition énergétique, alliant rigueur scientifique et pragmatisme politique. L'association s'est imposée comme un acteur incontournable du débat climat-énergie en France, produisant des analyses quantitatives robustes et des propositions concrètes pour la décarbonation de l'économie. Jean-Marc Jancovici, par son expertise reconnue et sa capacité de communication exceptionnelle, a réussi à populariser des concepts complexes et à sensibiliser un large public aux enjeux de la finitude des ressources et du changement climatique. Leur influence conjointe contribue à structurer le débat français sur la transition énergétique, proposant une voie alternative entre techno-optimisme et catastrophisme, fondée sur une analyse systémique des contraintes physiques et économiques de notre époque.
Sitographie
1. theshiftproject.org
2. https://theshiftproject.org/notre-mission-eclairer-et-influencer-le-debat-sur-les-defis-climat-energie/
3. https://fr.linkedin.com/in/jean-marc-jancovici
4. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marc_Jancovici
5. https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Shift_Project\[/url\]
6. [url=https://en.wikipedia.org/wiki/The_Shift_Project\]https://en.wikipedia.org/wiki/The_Shift_Project\[/url\]
7. [url=https://ilnousfautunplan.fr ]https://ilnousfautunplan.fr
8. en.wikipedia.org/wiki/Jean-Mar…